interviews
maï danzig
Artiste du people de R.B.
J’apprécie beaucoup l’oeuvre de Koubarev. Et ce n’est pas par hasard. J’ai toutes les raisons pour cela. Koubarev est un peintre rare ayant une seconde spécialité: artiste de cinéma. Cependant il revenait toujours aux origines des beaux-arts, la peinture en particuliers. Il l’aimait tellement en mettant tous ses sentiments cachés dans la créativité. En parlant de ce part de son oeuvre je voudrais souligner que nous nous ennuyons beaucoup d’une peinture de haute qualité.
Même nous en avons une nostalgie. Nous en avons assez de cette frime qui nous entoure constamment. Il y en a tant et d’une mauvaise qualité. A mon avis, c’est une bonne chance pour ceux qui veulent cacher leur impuissance et leur insolvabilité. Même Picasso disait que ce qu’il valait réellement c'était le résultat et pas les recherches. Mais malheureusement, il faut constater qu’il y a beaucoup de recherches et très peu de découvertes. Ce qui est typique de nos temps. En ce qui concerne une peinture véritable nous n’en avons pas depuis longtemps aux expositions. On peut la sentir comme une nourriture délicieuse. Telle est la peinture de Koubarev. En contemplant ses études on ressent la compréhension et la connaissance très profonde de plein air: c’est l’air, l’influence de l'environnement, du ciel, la lumière réfléchie et la compréhension des tons, du tendre et du froid. En deux mots, on ressent les traits forts et dominants de la peinture. Ce qui constitue son essence et sa culture.
Nous nous connaissions. C’était un homme charmant, rayonnant une aura. Il souriait toujours. Et je pense que c'était son essence: la bienveillance, les émotions positives. Et tout cela a eu un grand impact sur son oeuvre, sur la peinture. Elle est parfaite, très belle.
Il y a encore une qualité de cet homme que je ne peux pas ignorer. Dans une de ses lettres à sa soeur Mikhaïl Vroubel écrivait: “Je connais un artiste qui applique une bonne couleur dans une bonne place. (Quoi encore faut - il pour l’artiste?) “Mais - continue Vroubel, - ce n’est pas assez. Il faut encore avoir un sens de délice. J’en possède. Maliavine - aussi, mais il n’est pas aussi raffiné que moi”. Nous pouvons pardonner ce maximalisme à Vroubel. Mais Koubarev possédait pleinement ce sens de délice. Chaque étude de cet artiste a été peinte avec délice, avec la transmission de l’environnement, du plein air et de l’air, a été remplie de la couleur et de la culture de la peinture que nous avons déjà oubliée depuis longtemps.
leonid schemelev
Artiste du peuple de R.B.
Le fait est que Koubarev était un homme très modeste. Au plus haut degré. Mais en tant que peintre il était très raffiné. Ses oeuvres contiennent ce que nous permet de comprendre qu’il était un peintre russe et biélorusse à la fois. Il avait sa propre vision de la Biélorussie qu’il représentait. Il travaillait beaucoup dans le cinéma. Mais le talent du paysagiste lui était propre dès l’origine. Koubarev se sentait très finement la beauté du paysage, son esprit, son influence. Le paysage de Koubarev est à tel niveau de l’aspect figuratif quand la figure et l’objectivité coexistent simultanément. En tant qu’artiste - Koubarev est très original. Ses oeuvres sont très humaines. Elles combinaient toujours: moi et ma compréhension de la nature; moi et ma vue. Il me semblait que ma propre vision était la même. Et cela était toujours apprécié des artistes.
Il me semble que la mémoire de cet artiste disparaît injustement. Il est injuste qu'on oublie la personne qui s’est montrée si originale dans le cinéma aussi bien que dans la peinture. Il était très discret dans une compagnie chaotique des peintres. Cependant sa personne et son oeuvre sont d’une grande importance.
georgy poplavski
Artiste du peuple de R.B.
Il paraît que Koubarev était le serviteur de deux seigneurs: il était artiste de cinéma, et nous l’avons admis dans l’Union des peintres. L’impact de son oeuvre se ressent jusqu’au présent. L’année passée à Moscou au Maly Manège a été organisée l’exposition de la collection acquise par le Fond International pour le Développement, l'Éducation et l’Art. C’étaient les oeuvres de nombreux peintres que nous connaissons bien et avec qui nous sommes amis. On pouvait y voir les études d’art qui n’étaient pas exposées jusqu’ à ce temps-là. Ce matériel est tellement authentique qu’il nous plonge dans une atmosphère tendre de l'ancienne époque.
Ça me fait du plaisir quand quelqu’un se souvient des hommes déjà passés qui n’étaient pas très caressés, n’étaient pas très réconfortés et n’étaient pas très conformes à leur époque. L’oeuvre de Koubarev dans le cinéma a été appréciée à sa juste valeur. C’était son domain professionnel principal. Mais en ce qui concerne sa peinture... Elle n’est pas analysée et appréciée par les critiques d’art. Et c’est honteux. Dans la plupart des cas Slava (Koubarev) peignait les paysages. Il était là où n’étaient pas les autres.
De ce point de vue les artistes de cinéma étaient toujours dignes d’envie parce ce qu’ils pouvaient soudainement aller visiter Transbaikalia pour tourner un épisode de 3 ou 5 minutes. Ou bien tout à coup ils se rendent aux Pays Baltes. En nous ouvrant un monde tout à fait nouveau Slava était pour nous d’une grande valeur, parce que les autres artistes n’étaient pas là où il était. Et comme peintre il était très professionnel. J’aime bien les artistes qui ne considèrent pas leur peinture comme le moyen de gagner la vie. Quelqu'un avait raison en disant: “Si vous considérez votre profession comme la possibilité de gagner, alors vous n'êtes pas à votre place”. C’est bien exact. Et dans ce sens Koubarev était très amoureux de la peinture.
Vladimir ponotchevny
Directeur de cinéma
J’ai eu de la chance de travailler avec Slava (Koubarev). Je peux l'appeler ainsi parce que nous étions amis. Notre travail en commun a été assez long et intense. Nous avons travaillé avec les séries de films complexes comme La Frontière d’Etat, La Cigogne noire réalisées par Viktor Tourov. Viatcheslav, comment travaillait-il? Nous l’appelions “Slavouchka” et “Koubik”. Le mot “Koubik” exprime l’affection, le respect et l’amour pour cette personne incroyable.
Avant de procéder à l’écriture du scénario du réalisateur, moi, Slava avec l'opérateur de prises de vue Boris Olifer, nous persuadions ensemble le réalisateur Boris Stepanov (qui n'était pas très mobile) de nous rendre d’abord à la recherche de la nature et après cela de nous occuper de l'écriture du scénario pour chaque scène, pour chaque cadre concret. Et voilà, nous sommes assis, nous passons à travers le texte. Slava tient entre les mains les morceaux de papier où chaque cadre a été dessiné et a été noté. Et c’était le concept visuel de la scène. Et notre but était de garder ce concept après avoir visité Kouliab, Termez et Saint-Pétersbourg (Léningrad à l'époque) en tournant La Frontière d’Etat. Là, nous étions “attachés” à la place et Slava trouvait toujours le concept de place, qui était graphiquement absolument précis. Et ce qui est remarquable: tous les services qui ensuite prenaient part dans le tournage comprenaient bien ce qu’il fallait faire, comment fallait-il réaliser ce que Slava avait dessiné.
Pendant nos expéditions peu importe, à quelle heure du matin partions-nous sur le lieu de tournage. Que ce soit à 8 ou 7 heures, il suffisait de regarder par la fenêtre de l'hôtel pour voir “Koubik” aller quelque part avec son chevalet. Une heure et demie après il revenait avec le chevalet dans mon numéro de l’hôtel et disait: “Voilà, Volodia, regarde - c’est à l’huile… Du brouillard, des gouttes de rosée sur les sapins. Demain j’irai avec l’aquarelle pour essayer de peindre le silence”.
Un jour il s’est plaint: “Volodia, qu’il est difficile d'être l’intellectuel dans la première génération… Mais il faut faire des efforts”. Et il s’efforçait. Et il en faisait. Et il atteignait cette intellectualité par toute sa vie. Pour moi, Slava est un exemple d’un vrai artiste dans le cinéma et la peinture.
Tatiana Bembel
Critique d’art
Viatcheslav Koubarev est une grand artiste de cinéma et un peintre remarquable, Artiste Honoré qui a été largement reconnu dans le monde du cinéma en tant qu'un designer de production brilliant après le succès du film La Ballade alpine (1965) - l’adaptation cinématographique du récit de V.Bykov. Pour ce moment-là Koubarev était déjà membre de la section de la peinture de l’Union biélorusse des artistes (1964) et parallèlement avec le travail journalier dans le cinéma (selon les mémoires des collègues-cinéastes au fait le travail des toutes les heures) Koubarev perfectionnait sa maîtrise du peintre de chevalet. Des centaines des études en même temps avec des centaines des esquisses pour les films étaient créés dans un mouvement de l’ardeur créative. Grâce à ce tonus permanent professionnel (lors des tournages Koubarev réussissait de peindre 6-7 études de nature par jour) ses solutions compositionnelles, de couleurs et de tons des certaines cadres permettent de les mettre au même niveau avec les oeuvres indépendantes d’une grande valeur.
Une haute culture plastique des créateurs des chef d’oeuvres de cinéma de l'époque soviétique a été fondée sur la connaissance des principes, des méthodes, des styles et des directions des Beaux-Arts classiques: la peinture, la sculpture, l’art graphique. L’originaire d’une province russe (Koubarev est né dans le village Kotchevo de la région Kirov), il a terminé l'école d’art à Gorki (1957) et il a terminé son éducation d’art à Moscou, à l'Institut d'Etat cinématographique d’URSS.
Arrivé à Minsk (Biélorussie) Koubarev a travaillé pendant des longues années et le résultat de son travail fructueux lui a permis de devenir une partie intégrée de l’histoire de l’art biélorusse. En outre La Ballade alpine (1968) Koubarev a été le designer de production des films tels que Bon au service non-armé (1968), Radieuse Aurore (1975), Je garantie la vie (1977), des séries de films La Frontière d’Etat (1980-1988), Pont Kruglianski (1988), Le Mari éternel (1990), La Grosse Bête (1991). A la suite du travail avec les films monumentaux connues à travers tout le grand pays (URSS), malheureusement, Koubarev-peintre s’est trouvé à l’ombre de Koubarev-artiste de cinéma quoique son héritage artistique soit présenté par des peintures sujet-thématiques, des paysages et, comme on a déjà noté, par un grand nombre des études parfaites qu'il créait toujours et partout, à chaque minute libre.
Les remarquables qualités coloristiques, la précision artistique de la trappe et du coup de pinceau s’accordent à merveille avec une acuité particulière de composition, perfectionnée par le travail quotidien avec le cadrage dans le cinéma. Grâce à ses départs pour le tournage Koubarev-paysagiste pouvait contempler des montagnes et des mers, des forêts et des déserts, la nature du Nord et du Sud pour s’inspirer des situations et des buts artistiques variés.
Evgeny Ignatiev
Artiste Honoré de R.B.
J’ai vécu à côté de Koubarev presque 40 ans. Nous avons fait nos études ensemble à l’Ecole d’art à Gorki, cependant j’ai fait connaissance de lui à Moscou, à l'Institut d'Etat cinématographique d’URSS. Après la sortie nous nous sommes rendus à Minsk, dans le studio “Belarusfilm” pour participer dans le tournage du film Moscou - Gênes. Le film La Ballade alpine est devenu le premier travail indépendant. Koubarev a réussi de reconstruire le col de montagne et toute la nature couverte de neige dans un pavillon. C’est une professionnalisme de très haute degré.
Moi, je divise les artistes de cinéma en deux catégories: les exécuteurs de la volonté des réalisateurs et ceux qui s’inspirant de l’impulsion créative du réalisateur, se confrontent avec lui. Koubarev se trouvait parmi les premiers. Il n’était pas une personne de conflit, il n’avait pas d’ennemis. Cependant cela ne signifiait pas une servilité. Du tout.
Sa force était dans une conception scrupuleuse du matériel, dans une précision documentaire, dans une vérification. Sa deuxième passion, j’ose supposer que sa première, était la peinture. Pendant les expéditions il prenait toujours avec lui des toiles et des peintures. Au moment d’une pause dans le travail il partait invariablement aux études.
Il partageait le même amour pour la nature, les nature-mortes. Il était toujours attiré par le monde de Dieu dans toutes ses manifestations et tous les états. Il n’existe aucune humeur de la nature qui ne soit pas saisie par son oeil et son pinceau. Nul doute que sa tendresse et sa bonhonnêteté venaient de ses relations avec la nature, qu’il a commencé à s’absorber dès son enfance aux bords de la Volga.
Sa dernière peinture est restée inachevée. C’est un paysage avec une église. C’est une place réelle, peut être, mais probablement, c’est une forme généralisée. En contemplant ce tableau vous avez l’impression que les crépuscules ont caché la beauté du monde par leur ombre ou bien ce sont les nuages hirsutes qui produisent cette perception visuelle. En même temps le centre de la toile émet un ton majeur, positif. Il paraît que des divers sentiments guidaient le pinceau du peintre: l’amour et la douleur, la peur et la joie, la frénésie et l’affirmation courageuse. Je le visitais souvent à l'hôpital. Lors d’une des visites Koubarev m’a raconté son rêve: “Je vois - dit-il - une palette énorme, beaucoup de peintures pressées des tubes et une main qui en rajoute encore et encore. Je commence de peindre fiévreusement, je comprends bien ce que je veux peindre mais rien n’arrive. Quelque chose se rompt en dedans et la main s’engourdit. Depuis chaque jour j'espérais de revoir ce rêve mais cela ne s’est pas passé”. Peut être, voulait - il exprimer ce qu’il avait laissé sur la toile - son testament?
Il aimait tout ce que l’entourait. Toutes les séries de films télévisées La Frontière d’Etat constituent sa fierté. C’est là qu’il a manifesté toute son érudition, sa compréhension de tous les événements dès la guerre civile jusqu'à l'époque actuelle. Koubarev a travaillé jusqu'au moment où sa maladie l’a vaincu. La Cigogne noire est son dernier film. Il est symbolique: la cigogne noire est un bon oiseau…
Koubarev a remplie sa destination sur cette planète comme un homme créatif et comme un individu - il n’a fait rien de mal à son prochain.